A.O.P. Rasteau: Domaine Rabasse Charavin "Cuvée Abel Charavin", 2015 - 15/20.

Observations: le 1 Juin 2017, presque 12 heures après ouverture sans passage en carafe.

Nez:

A l'ouverture, le nez étonne par sa pureté. Un nez aux accents nord rhodaniens. Des notes de douces épices saupoudrent un fruit rouge frais, croquant et gourmand. Le temps passant et le nez a du mal à se réveiller de sa torpeur. Les arômes arrivent très péniblement aux nasaux. Quelques très rares touches de fruits noirs bien mûrs s’accrochent aux parois du verre.

Au second nez, les arômes sont à peu près les mêmes. Pas d’une profondeur ou d’un panel grandiloquent ; le nez a le mérite d’être simple et maitrisé. Après un certain temps d’ouverture et un franc remuage, le nez s’ouvre sur des senteurs amples et larges de fruits rouges crémeux. Malgré la franche jeunesse du millésime, on sent poindre une petite évolution aromatique étonnante autour de notes animales. L’intensité et la persistance olfactives sont correctes.

Bouche:

L'attaque est finement grasse, ample modestement mais d’un raffinement certain. Une maturité idéale, un fruit noir pas tapageur pour un rond, une fine trame épicée avec un élevage totalement absent mettant en valeur le dessein délicat du vin. Plus encore, aucune trace de sucrosité si rédhibitoire et courant sur des Grenaches trop mûres qui m’exècrent tant.

Le corps de bouche prend du gras. Le fruit noir est plus visible et doté d’une maturité toujours aussi parfaite. Le tannin se réveille et s’accroche sur les gencives avec insistance. La complexité n’est clairement pas encore au rendez-vous mais le vin se savoure déjà avec plaisir à condition de ne pas se montrer trop ambitieux au niveau des attentes. L’intensité et la persistance gustatives sont très correctes.

Une fin de bouche qui finit sur un jus fin et salin avec une petite pointe d’amertume fraiche. Une sensation un peu chaleureuse qui perdure de très longues secondes.

15/20

Un Rasteau qui s’apprécie déjà. Facile d’accès. Un profil qui se détache des vins très mûrs et pleins lorgnant sur le sucrailleux et la mollesse trop rencontrés dans la région. Celui-ci présente un profil franchement plus digeste et simple. La proportion intéressante de Mourvèdre apporte un supplément de relief et d’intensité au vin. On pourrait lui reprocher un manque évident d’une certaine complexité, un corps trop svelte et un prix pas totalement en adéquation.

Un vin dont in peut profiter des qualités maintenant mais dont il serait plus sage d’attendre encore 2 ans avant d’ouvrir la prochaine.